Pages :
1
  2  3  4  5  6  7  8  9

*L'insurrection :

A son retour, Dom BIELMANN trouva les paysans rassemblés à Posieux. Le "Général" CHENAUX, prévenu de la trahison du curé s'était saisi de cette bourgade proche de Fribourg. Entouré de trois mille hommes, il désirait probablement se protéger. Cependant, la donne était assurément nouvelle. Elle obligeait CHENAUX à envisager des négociation avec le Conseil.
Le 1er mai 1781, les placards avec le signalement de CHENAUX étaient affichés.
Le 2 mai 1781, Dom BIELMANN, peut-être à sa propre requête, porta une lettre de revendications des insurgés au gouvernement. Mais ce dernier ayant requis l'aide des troupes confédérales, ne répondit pas.
Le 3 mai 1781, CHENAUX avança sur Fribourg avec deux milles hommes environ pour répondre au mépris des Patriciens. Dom BIELMANN, désormais homme-lige du Conseil, parvint à empêcher par la négociation la prise de la ville sans défense. Il permettait ainsi d'attendre l'arrivée des troupes bernoises.
Le 4 mai 1781, les évènements prirent une tournure tragique. A midi, les paysans aux ordres de CHENAUX se dirigèrent sur les portes de la ville. Ils escomptaient s'emparer de l'Arsenal et du gouvernement. A 15 heures, le capitaine bernois MONOD-DE-FROIDEVILLE ordonna une sortie à ses dragons par la porte de Romont. Il coupait la retraite aux assaillants qui, affolés, déposèrent les armes aux premières sommations. Les paysans affamés et épuisés furent aussitôt renvoyés chez eux.
CHENAUX et ses principaux lieutenants, absents lors de la "bataille", prirent la fuite.
Dans la nuit du 4 au 5 mai 1781, l'informateur de Dom BIELMANN, Henri ROSSIER, assassina son "Général". L'appât du gain était plus forte que ses considérations politiques. Dom BIELMANN, apeuré, craignant pour sa propre vie, refusa de porter les derniers sacrements au DAVEL Fribourgeois.

*Epilogue :
Dom BIELMANN, par ses tergiversations et sa naïveté doit être considéré comme le principal responsable de l'echec de la Révolut