L'émigration des Suisses en général et des Fribourgeois en particulier fut un fait historique majeur qui se prolongea jusqu'aux années 1950. Parmi les migrants, deux ouvrages récents font le point sur les femmes qui osèrent partir dans un monde alors dominé et même archi-dominé par la gente masculine.
Le premier s'intéresse aux Mademoiselles fribourgeoises parties à l'Est, en Allemagne, dans l'Empire Austro-Hongrois et surtout en Russie. L'auteure Anne-Sibylle De WECK-RODUIT dresse un tableau très détaillé des conditions du départ, des vicissitudes des transports et de la vie là-bas. Les suissesses francophones avaient alors une très bonne presse auprès des familles aristocratiques et de la haute bourgeoisie pour les fonctions de gouvernantes, d’institutrices, de gardes d'enfants, de dames de compagnie ou de domestiques. Certaines migrantes eurent des destins exceptionnels menant un grand train de vie au milieu des châteaux de la noblesse russe. D'autres tombèrent dans la misère ou moururent loin de leur famille. Beaucoup connurent de grandes difficultés quand la Révolution russe éclata. Aucune question n'est éludée. Le répertoire des migrantes, point fort de l'ouvrage, comptent des centaines d'entrées. Il permet de mesurer l'ampleur du phénomène qui impacta de très nombreuses familles fribourgeoises. Pour les familles BIELMANN du canton de Fribourg, on retrouve les noms et prénoms de cinq femmes. Quatre s’expatrièrent en Russie. La dernière partit pour l’Egypte. Elles sont bien sûr citées dans le dictionnaire Les BIELMANN du canton de Fribourg.
